La picachanson n°40 : Hymne à l’amour
En cette année picassienne 2021-2022, nous vous proposons de continuer ensemble l'œuvre débutée l'année dernière : chaque dimanche (ou presque), nous découvrirons une chanson. Parce que les chansons sont le reflet de leur époque, elles transmettent et perpétuent des images de leur monde, et, par leur universalité, offrent un pont naturel avec le nôtre. Nous aborderons ainsi des chansons de tous les styles et de toutes les époques, de tous les genres musicaux… mais toujours en lien avec l'actualité. L'actualité du monde, l'actualité du collège, l'actualité de nos vies. Aussi, ouvrez vos chakras, vos oreilles et vos cœurs : pour sa deuxième saison, voici venir la picachanson !
Demain 14 février est la Saint-Valentin, jour chéri des fleuristes et des bijoutiers. C’est aussi la semaine où le travail de l’auteur de ce blog est le plus facile, car les chansons d’amour sont légion… La picachanson d’aujourd’hui est ainsi logiquement consacrée au thème de l’amour (incontournable en classe de 4e, pour le programme de français). Il s’agit de l’une des plus célèbres chanson d’Edith Piaf, Hymne à l’amour.
Édith Piaf a écrit cette chanson en pensant à l’homme dont elle était immensément et démesurément tombée amoureuse, le boxeur français Marcel Cerdan, qu’elle avait rencontré en 1948 à New York, où elle était alors en tournée.
La chanteuse, qui était une star mondiale, interprète cette chanson pour la première fois le 14 septembre 1949 au « Versailles », un cabaret de New York. Retenons l’avant-dernier quatrain, qui prendra une signification toute particulière, six semaines plus tard : « Si un jour, la vie t’arrache à moi / Si tu meurs, que tu sois loin de moi / Peu m’importe si tu m’aimes / Car moi je mourrais aussi. »

Marcel Cerdan est alors à Paris, mais doit rejoindre New York en bateau, pour son prochain combat. Mais Piaf ne peut supporter une si longue attente, elle l’appelle et l’implore de prendre le premier avion disponible, pour la rejoindre.
Marcel cerdan emprunte alors le vol Lockheed Constellation 009 d’Air France. Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1949 l’avion s’écrase dans l’archipel des Açores, au milieu de l’Atlantique. Des 37 passagers du vol, il n’y a aucun survivant. Marcel Cerdan avait 33 ans.
En apprenant la nouvelle, Piaf s’effondre au sol, terrassée par le chagrin. Le soir même, elle remonte sur scène, et chante à nouveau cette chanson, devant un public tétanisé et transcendé.
Édith Piaf retrouvera ensuite l’amour, et s’y plongera avec autant d’énergie et de désespoir. Car la môme Piaf ne pouvait exister qu’entière et excessive. Peut-on imaginer meilleure définition de l’amour ?
À dimanche prochain, pour une chanson forcément moins émouvante, moins amoureuse et moins triste.
Hymne à l'amour Edith Piaf Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer Et la Terre peut bien s'écrouler Peu m'importe si tu m'aimes Je me fous du monde entier Tant qu'l'amour innondera mes matins Tant qu'mon corps frémira sous tes mains Peu m'importe les problèmes Mon amour, puisque tu m'aimes J'irais jusqu'au bout du monde Je me ferais teindre en blonde Si tu me le demandais J'irais décrocher la Lune J'irais voler la fortune Si tu me le demandais Je renierais ma patrie Je renierais mes amis Si tu me le demandais On peut bien rire de moi Je ferais n'importe quoi Si tu me le demandais Si un jour, la vie t'arrache à moi Si tu meurs, que tu sois loin de moi Peu m'importe si tu m'aimes Car moi je mourrais aussi Nous aurons pour nous l'éternité Dans le bleu de toute l'immensité Dans le ciel, plus de problème Mon amour, crois-tu qu'on s'aime? Dieu réunit ceux qui s'aiment